Shinsengumi

Shinsengumi ou Shinsen Gumi
Police spéciale japonaise de la fin du Shogunat

Le Shinsengumi était une force de police spéciale japonaise créée à la fin du Shogunat Tokugawa.

 

 

Introduction :

Quasi légendaire, cette force de police était composée de guerriers bénéficiant de pouvoirs de police très étendus dont l’efficacité était redoutée. L’autre aspect du renom du Shinsengumi tient également aux règles et codes auxquels étaient soumis ses membres. En effet, ces règles d’une dureté extrême en faisaient des hommes hors du commun. Malgré tout, l’organisation fut très souvent la proie de luttes internes.

Le Shinsengumi se composait de 10 groupes appelés Bantaïs. Leur « uniforme », facilement reconnaissable, était composé d’un kimono bleu arborant des triangles blancs sur les manches.

Contexte de création du Shinsengumi :

Au cours des années 1850, le Japon est en période de troubles et de bouleversements importants. Les rapports avec les occidentaux s’intensifient et le Shogunat doit adopter une attitude équilibrée entre les prétentions commerciales de ces derniers et la méfiance d’un grand nombre de japonais notamment la classe des samouraïs.

 

En 1853, les « bateaux noirs » du Commodore Perry arrivent aux Japon. L’étendue de la puissance occidentale est affichée. La classe des samouraïs redoute alors une confrontation militaire qui pourrait tourner à l’avantage des européens et des américains. L’arrivée de Perry au Japon aboutit à l’ouverture du pays. Mais au-delà de cette ouverture commerciale va naître au Japon un sentiment d’union nationale se basant sur la lutte contre les barbares d’Occident. C’est ainsi que naît le slogan « révère l’empereur, chasse les barbares ».

Avec ce sentiment, les clans, jusqu’ici très puissants, s’étiolent et de nombreux samouraïs quittent leurs fiefs pour rejoindre les mouvements révolutionnaires qui visent à renverser le Shogunat, jugé incapable de lutter contre les barbares.

Ces mouvement s’appuient sur le sentiment national lié à l’image de l’empereur et visent à assurer une résistance.

Or, ces samouraïs devenus sans fiefs et sans maîtres, ces rônins, commencent à se regrouper à Kyoto sans réelle cohérence d’action. Une anarchie naît de ce regroupement et ironie de l’histoire ces guerriers sensés protéger le Japon sont à l’origine d’une grande insécurité.

Naissance du Shinsengumi :

Dans ce contexte de désordre et de suspicion, le Shogun pritconscience de la nécessité d’employer ces rônins plutôt que de les laisser dans l’errance. C’est ainsi que furent crées plusieurs groupes de « rônin-taïs », des samouraïs au service du Shogunat. A partir de ce moment, un certains nombres d’écoles de sabre envoyèrent leurs élèves s’inscrire pour devenir « rônin-taïs ». Ce fut le cas pour l’école appelée le Tennen Rishin Ryu dont le maître était Kondo Isami. Parallèlement à cet événement, le Shogun constitua un groupe destiné à lui servir de gardes du corps d’élite lorsque ce dernier devait se rendre à Kyoto.

Kondo Isami principal capitaine du Shinsengumi

Dans ce contexte des dissensions vont naître entre les deux groupes, d’autant que tous ne sont en réalité pas fidèle au Shogun et « roulent » en fait pour le compte des révolutionnaires impérialistes.

Au final, seuls 13 rônins restèrent à Kyoto afin de constituer un groupe cohérent et solide. Ces 13 guerriers en recrutèrent d’autres. C’est sur cette base que se constitue le Shinsengumi.

Missions :

Les missions du Shinsengumi étaient simple, assurer des patrouilles de police à Kyoto. Dans le contexte que nous avons décrit, de nombreux samouraïs erraient dans la ville à la recherche d’un peu d’action et de bon temps. Tout homme avec un sabre qui ne pouvait être identifié clairement était donc suspect et susceptible de causer des troubles.

Malgré tout, il serait faux d’imaginer des duels épiques dans la pure tradition des combats de sabre. Le Shinsengumi reste un groupe de maintien de l’ordre et à ce titre ses membres recherchaient l’efficacité et utilisaient souvent des méthodes peu orthodoxes pour les samouraïs de l’époque.

Au zenith de sa puissance, le Shinsengumi comptait entre 200 et 300 membres. Le recrutement se faisait par des tests de combat au sabre.

Parmi les figures du Shinsengumi on peut citer Kondo Isami, capitaine de l’unité la plus célèbre et certainement la plus redoutés. A ses côtés Hijikata Toshizo ou encore Soji Okita et Saito Hajime.

 

 

Règles internes :

La réputation du Shinsengumi tenait non seulement à son efficacité mais également à ses règlements internes. En effet, les hommes intégrés devaient se plier à un certain nombre de règles considérées aujourd’hui comme parmi les plus dures pour une organisation ayant des pouvoirs de police. Pour faire court, une fois recruter on ne pouvait quitter le Shinsengumi que par la mort.

Exemples de règles : il est interdit de quitter le Shinsengumi, il est interdit de combattre à son propre compte.

Dans les annexes de leur règlement on note : « Si le chef d’une unité est blessé mortellement dans un combat, tous les membres du groupe qu’il commandait doivent combattre et mourir sur place. » « Même dans un combat où les pertes sont grandes, il est interdit de récupérer les corps des morts, excepté celui du chef du groupe. » Ou encore : «  Si un membre du Shinsengumi combat contre un étranger au groupe, que ce soit en service ou non, s’il est blessé et ne peut pas tuer son ennemi, le laissant s’enfuir, et ce même si la blessure causée est due à une traîtrise, le membre concerné doit se faire seppuku (suicide rituel) ».

Chaque défaillance était bien entendue jugée selon le contexte mais en règle générale, toute attitude constatée en dehors de ces règles était punie de mort.

La fin du Shinsengumi, la fin d’une époque :

Malgré une certaine reconnaissance de la population de Kyoto pour le maintien de l’ordre et le fait d’avoir sauvé la ville d’un grave incendie en 1864. Le Shinsengumi ne pouvait s’opposer au vent de l’Histoire

En effet, à partir de 1866 différentes alliances claniques (Satsuma et Choshu) permirent le retour de l’empereur sur la scène politique. Le 9 décembre 1866, l’empereur détient seul les rênes du pouvoir au Japon. S’en suivit de nombreuses affaires troubles impliquant les hommes du Shinsengumi qui finirent par les discréditer.

Enfin, le certificat de décès du Shinsengumi fut la première bataille de la guerre de Boshin, la bataille Toba-Fushimi. Le Shinsengumi y prit part dans les rangs du Shogun. Mais face aux armes à feu, le Shinsengumi essuya de lourdes pertes. Seule une quarantaine de survivants purent passer cette période. A l’issue des combats malgré une retraite bien organisée, de nouvelles dissensions apparurent et Kondo Isami fut pris et décapité.

Les derniers survivants de cette épopée établirent leur quartier général à Hokkaido. Malgré encore quelques mois de résistance, ce qui restait du Shinsengumu disparut avec la mort d’Hijikata.

 

 

Shinsengumi ou Shinsen Gumi
Police spéciale japonaise de la fin du Shogunat

Le Shinsengumi était une force de police spéciale japonaise créée à la fin du Shogunat Tokugawa.

 

 

Introduction :

Quasi légendaire, cette force de police était composée de guerriers bénéficiant de pouvoirs de police très étendus dont l’efficacité était redoutée. L’autre aspect du renom du Shinsengumi tient également aux règles et codes auxquels étaient soumis ses membres. En effet, ces règles d’une dureté extrême en faisaient des hommes hors du commun. Malgré tout, l’organisation fut très souvent la proie de luttes internes.

Le Shinsengumi se composait de 10 groupes appelés Bantaïs. Leur « uniforme », facilement reconnaissable, était composé d’un kimono bleu arborant des triangles blancs sur les manches.

Contexte de création du Shinsengumi :

Au cours des années 1850, le Japon est en période de troubles et de bouleversements importants. Les rapports avec les occidentaux s’intensifient et le Shogunat doit adopter une attitude équilibrée entre les prétentions commerciales de ces derniers et la méfiance d’un grand nombre de japonais notamment la classe des samouraïs.

 

En 1853, les « bateaux noirs » du Commodore Perry arrivent aux Japon. L’étendue de la puissance occidentale est affichée. La classe des samouraïs redoute alors une confrontation militaire qui pourrait tourner à l’avantage des européens et des américains. L’arrivée de Perry au Japon aboutit à l’ouverture du pays. Mais au-delà de cette ouverture commerciale va naître au Japon un sentiment d’union nationale se basant sur la lutte contre les barbares d’Occident. C’est ainsi que naît le slogan « révère l’empereur, chasse les barbares ».

Avec ce sentiment, les clans, jusqu’ici très puissants, s’étiolent et de nombreux samouraïs quittent leurs fiefs pour rejoindre les mouvements révolutionnaires qui visent à renverser le Shogunat, jugé incapable de lutter contre les barbares.

Ces mouvement s’appuient sur le sentiment national lié à l’image de l’empereur et visent à assurer une résistance.

Or, ces samouraïs devenus sans fiefs et sans maîtres, ces rônins, commencent à se regrouper à Kyoto sans réelle cohérence d’action. Une anarchie naît de ce regroupement et ironie de l’histoire ces guerriers sensés protéger le Japon sont à l’origine d’une grande insécurité.

Naissance du Shinsengumi :

Dans ce contexte de désordre et de suspicion, le Shogun pritconscience de la nécessité d’employer ces rônins plutôt que de les laisser dans l’errance. C’est ainsi que furent crées plusieurs groupes de « rônin-taïs », des samouraïs au service du Shogunat. A partir de ce moment, un certains nombres d’écoles de sabre envoyèrent leurs élèves s’inscrire pour devenir « rônin-taïs ». Ce fut le cas pour l’école appelée le Tennen Rishin Ryu dont le maître était Kondo Isami. Parallèlement à cet événement, le Shogun constitua un groupe destiné à lui servir de gardes du corps d’élite lorsque ce dernier devait se rendre à Kyoto.

Kondo Isami principal capitaine du Shinsengumi

Dans ce contexte des dissensions vont naître entre les deux groupes, d’autant que tous ne sont en réalité pas fidèle au Shogun et « roulent » en fait pour le compte des révolutionnaires impérialistes.

Au final, seuls 13 rônins restèrent à Kyoto afin de constituer un groupe cohérent et solide. Ces 13 guerriers en recrutèrent d’autres. C’est sur cette base que se constitue le Shinsengumi.

Missions :

Les missions du Shinsengumi étaient simple, assurer des patrouilles de police à Kyoto. Dans le contexte que nous avons décrit, de nombreux samouraïs erraient dans la ville à la recherche d’un peu d’action et de bon temps. Tout homme avec un sabre qui ne pouvait être identifié clairement était donc suspect et susceptible de causer des troubles.

Malgré tout, il serait faux d’imaginer des duels épiques dans la pure tradition des combats de sabre. Le Shinsengumi reste un groupe de maintien de l’ordre et à ce titre ses membres recherchaient l’efficacité et utilisaient souvent des méthodes peu orthodoxes pour les samouraïs de l’époque.

Au zenith de sa puissance, le Shinsengumi comptait entre 200 et 300 membres. Le recrutement se faisait par des tests de combat au sabre.

Parmi les figures du Shinsengumi on peut citer Kondo Isami, capitaine de l’unité la plus célèbre et certainement la plus redoutés. A ses côtés Hijikata Toshizo ou encore Soji Okita et Saito Hajime.

 

 

Règles internes :

La réputation du Shinsengumi tenait non seulement à son efficacité mais également à ses règlements internes. En effet, les hommes intégrés devaient se plier à un certain nombre de règles considérées aujourd’hui comme parmi les plus dures pour une organisation ayant des pouvoirs de police. Pour faire court, une fois recruter on ne pouvait quitter le Shinsengumi que par la mort.

Exemples de règles : il est interdit de quitter le Shinsengumi, il est interdit de combattre à son propre compte.

Dans les annexes de leur règlement on note : « Si le chef d’une unité est blessé mortellement dans un combat, tous les membres du groupe qu’il commandait doivent combattre et mourir sur place. » « Même dans un combat où les pertes sont grandes, il est interdit de récupérer les corps des morts, excepté celui du chef du groupe. » Ou encore : «  Si un membre du Shinsengumi combat contre un étranger au groupe, que ce soit en service ou non, s’il est blessé et ne peut pas tuer son ennemi, le laissant s’enfuir, et ce même si la blessure causée est due à une traîtrise, le membre concerné doit se faire seppuku (suicide rituel) ».

Chaque défaillance était bien entendue jugée selon le contexte mais en règle générale, toute attitude constatée en dehors de ces règles était punie de mort.

La fin du Shinsengumi, la fin d’une époque :

Malgré une certaine reconnaissance de la population de Kyoto pour le maintien de l’ordre et le fait d’avoir sauvé la ville d’un grave incendie en 1864. Le Shinsengumi ne pouvait s’opposer au vent de l’Histoire

En effet, à partir de 1866 différentes alliances claniques (Satsuma et Choshu) permirent le retour de l’empereur sur la scène politique. Le 9 décembre 1866, l’empereur détient seul les rênes du pouvoir au Japon. S’en suivit de nombreuses affaires troubles impliquant les hommes du Shinsengumi qui finirent par les discréditer.

Enfin, le certificat de décès du Shinsengumi fut la première bataille de la guerre de Boshin, la bataille Toba-Fushimi. Le Shinsengumi y prit part dans les rangs du Shogun. Mais face aux armes à feu, le Shinsengumi essuya de lourdes pertes. Seule une quarantaine de survivants purent passer cette période. A l’issue des combats malgré une retraite bien organisée, de nouvelles dissensions apparurent et Kondo Isami fut pris et décapité.

Les derniers survivants de cette épopée établirent leur quartier général à Hokkaido. Malgré encore quelques mois de résistance, ce qui restait du Shinsengumu disparut avec la mort d’Hijikata.