SHINBUDO : les temps modernes, suite..

Nous somme ici dans ce qui nous concerne réellement aujourd’hui pour la plus part d’entre nous, les pratiques shinbudo (même si de plus en plus il y a des shin shinbudo…et beaucoup de délires ou d’escroqueries dans le domaine).

SHINBUDO :

Ici « shin » doit être compris dans les sens de nouveau, a ne pas confondre avec le « shin » de esprit.

Il s’agit donc des disciplines modernes. C’est celles qui sont le plus connues et pratiquées aujourd’hui.

Encore faut-il faire la distinction entre les budo et toutes les disciplines qui sont nées avec la professionnalisation de l’enseignement et les besoins divers d’ordre mercantiles, de volonté de pouvoir, de recherche d’images valorisantes du « maître », parfois plus qu’a la limite de la secte.

Nous en reparlerons plus tard.

Pour l’instant essayons de définir ce que peut être un shinbudo, tout d’abord par l’historique, ensuite par l’analyse des objectifs.

 

En fait il existe peut de « vrais » shinbudo.

 

Les principaux sont :

LE JUDO.

Cela peut paraître bizarre de situer le Judo ici, étant donné les évolutions sportives que l’on connaît, la disparition progressive de l’étiquette (reishiki), la grande popularision atteinte, les compétitions.

Cependant au départ, fondé par Jigoro Kano, après l’étude des anciennes écoles de ju jutsu tradionelles, l’objectif était la formation et l’éducation de l’individu. Dans certains dojo encore aujourd’hui au japon, la pratique du Judo est assimilable à un shinbudo, voire un kobudo.

LE KENDO

En fait toutes les remarques faites sur le Judo s’appliquent au Kendo.

Selon la façon dont il est pratiqué il s’apparente soit a un budo soit a un sport (undo).

L’AIKIDO

 

Fondé par Morihei Ueshiba, l’Aikido puise ses origines dans diverses techniques et écoles.

Etant une discipline « à mains nues » un grand nombre de ses techniques proviennent des anciennes écoles de jujutsu et akijujutsu.

Quand au principes qui les dirigent, ils proviennent du maniement du sabre, de la lance ainsi du concept d’aiki.

D’autre part sa pratique fut un temps réservée aux classes sociales « élevées », issue de la hiérarchie « samurai ».

Cette discipline est novatrice dans sa conception, et peut être parfois considérée comme un kobudo, suivant la forme de la pratique. Morihei ueshiba fut considéré par ses pairs comme l’un des derniers grands maîtres vivant.

LE KARATE

Le cas du Karate est quelque peut particulier.

Au départ issu d’Okinawa, île des Ryu kyu, archipel du sud du Japon, il était pratiqué par des paysans et des pécheurs, à qui l’occupation japonaise interdisait le port et la possession, d’armes. (un seul sabre par village, attaché en haut d’un mat, au milieu de la place du village)

Vraisemblablement crée sous l’influence des disciplines chinoises, les îles ayant été fréquemment occupées par ceux ci.

C’est son importation au Japon par Gishin Funakoshi, et la « japonisation » entreprise, associant à la pratique les valeurs traditionelles de la société et de la culture nipponne qui en fit un budo.

Les remarques précédentes sur l’évolution sportive sont valable ici.

Ce sont les quatre shinbudo principaux.

On peut remarque l’existence du Naginata do, la lance, du Kyudo, l’arc, dans des évolutions par rapport à leurs formes kobudo. Le Juken do, la baïonnette.

On cite également le Shorinji kempo.

Shorinji étant la prononciation japonaise de l’expression chinoise Shaolin su.

Discipline mêlant les techniques de coups, de projections, de contrôles des articulations, c’est surtout son caractère religieux qui le caractérise.

C’est souvent à partir de ce type de discipline que certains ont fondé ce que j’appellerait, à la mode japonaise, des « shin shin budo ».

Les questions importantes à ce poser concernant un shinbudo c’est quelle est son origine, qui l’a fondé (compétence personnelle du « maître »), y’a-t-il un principe conducteur, une valeur éducative.

Aujourd’hui beaucoup de shinshinbudo ne sont que des mixages de techniques issues de diverses disciplines, sans réelle cohésion.

Quant aux objectifs de leurs créateurs, ils sont diverses. Il ne suffit de mélanger judo, karaté, aïkido, pour créer une nouvelle discipline.

Prendre un nom qui fait ancien, s’approprier une filiation avec une école inconnue ou tombée dans l’oubli, avec un maître présentant les mêmes caractéristiques, s’inventer une tenue originale, un gestuel japonisant, ne sont pas des critères de valeurs pour déterminer du sérieux d’un budo prétendu tel.

 

Pour apprécier du sérieux d’un budo, il rechercher la présence d’un étiquette puisant ses racines dans l’historique et la culture du pays d’origine, utilisée de plus comme élément même du processus éducatif.

Trouver une progression dans l’enseignement qui soit cohérente par rapport aux objectifs (un simple catalogue de techniques classées par niveaux est insuffisant).

Voir un véritable processus éducatif et non une simple pratique.

Un budo n’est pas un sport. Il n’est pas non plus un spectacle. Il est basé sur la pratique, non sur la spéculation intellectuelle, il doit permettre à l’individu d’acquérir une liberté  (et non l’asservir comme dans une secte).

Il est fait pour vivre et non pour paraître.

 

Il suffit d’ouvrir une revue spécialisée pour comprendre le sujet.

Le nombre de pages consacrées aux annonces publicitaires pour tel ou tel professeur encore plus gradé que gradé, pour telle ou telle discipline au nom évocateur, souvent inventé de toute pièce par des gens qui ne connaissent rien au japonais, et dont personne n’avait entendu parlé avant.

L’essai d’explication que nous avons suivit depuis le début est justement fait pour que chacun ait les moyens de se faire sa propre idée.

Connaître, ne serait- ce que sommairement, les différents arts martiaux classiques et leurs évolutions  (kobujutsu-kobudo-shinbujutsu-shinbudo) est un premier élément.

La compréhension d’un certain nombre d’autre nombre de critères, tels que le cadre de l’enseignement, les méthodes etc., est elle aussi nécessaire.